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Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/85

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Le visage partout vieux, décati, ridé
Est insolent, moqueur ; le regard est bridé ;
Des deux côtés le coin des paupières se tire ;
La bouche provoque un effet encore pire,
Très fendue et très mince avec, dans son milieu,
Un bout de langue qui veut se montrer un peu ;
Au-dessus, comme deux trous béants, les narines
S’épanouissent, ni délicates ni fines,
Car le nez, pitoyable, écrasé, retroussé,
Reste en l’air comme s’il était toujours poussé
Et maintenu par un doigt quelconque, invisible ;
L’expression de la face est drôle, risible ;
L’impolitesse de ce bonhomme hideux
Est comique ; en tirant la langue il est joyeux ;
Un rire donne un peu de hauteur à ses joues.