Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/86

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Plus haut une voiture à brancards, à deux roues,
Descend la côte avec imprudence, au grand trot ;
Provenant d’un caillou quelconque, un fort cahot
Fait sursauter les deux personnes installées
Sur l’unique banquette, et qui sont appelées
À remuer beaucoup ; leur corps instable suit
Chaque choc des brancards droits ; l’homme qui conduit
Craignant que le cheval trop entraîné ne parte
Au galop, tire sur les rênes qu’il écarte
Et tient séparément, une dans chaque main ;
L’attelage, lancé, va quand même bon train ;
Le cheval dresse les deux oreilles et piaffe.
Près de l’homme une femme, en tenant une agrafe
Dans ses doigts, cherche à la raccrocher à son cou ;
Mais, par malheur, ses mains se croisent, Dieu sait où ;