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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/119

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rieurement — joignait une grande puissance acoustique à ses incomparables propriétés lumineuses.

Dès lors Canterel se demanda quel effet produirait un pareil phénomène sur une toison de chat, déjà si facilement électrisable par elle-même.

Il possédait un matou blanc du Siam nommé Khóng-dễk-lèn[1], remarquable par son intelligence ; l’ayant fait quérir sur l’heure, il l’immergea dans le récipient.

Khóng-dễk-lèn s’enfonça doucement en continuant à respirer de façon normale et, d’abord effrayé, s’habitua vite à la nouvelle ambiance. Il toucha le fond et se mit à errer curieusement.

Bientôt, se sentant plus léger que de coutume, il exécuta de grands sauts qui le divertirent fort ; peu à peu il parvint, après s’être élevé brusquement, à ralentir sa chute par d’adroits mouvements de pattes, s’essayant ainsi dans l’art de la natation, qui parut appelé à lui devenir promptement familier.

L’électrisation de la toison s’accomplit selon

  1. Mot siamois qui signifie joujou.