Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/120

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l’attente, et les poils, un peu hérissé, commencèrent à vibrer ; mais, courts et presque uniformes de longueur, ils ne donnèrent qu’un bourdonnement faible et confus. Par contre, — phénomène nouveau que la chevelure de Faustine n’avait pas connu, — le tégument se couvrit d’une phosphorescence crue et blanchâtre, assez intense pour poindre en plein jour et trancher violemment sur l’éclat déjà si vif de l’eau elle-même. D’éblouissantes flammes blafardes semblaient environner Khóng-dễk-lèn, sans le gêner ni troubler ses évolutions natatoires, désormais faciles et continuelles.

Constatant chez le chat l’inévitable éréthisme provoqué par l’intense oxygénation de l’eau, Canterel voulut arrêter l’expérience et, gagnant le haut de l’échelle, appela Khóng-dễk-lèn, qui nagea jusqu’à la surface. Il agrippa le félin en lui pinçant la peau derrière le cou et descendit pour le déposer sur le sol. Mais, pendant le court trajet, d’incessantes décharges électriques l’avaient ébranlé, dues au contact de sa main avec la fourrure blanche, dont chaque poil était ceint d’un mince fourreau aqueux transparent.

Encore endolori, Canterel conçut une idée