Aller au contenu

Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soudaine, qui, directement issue de la violence même des commotions éprouvées, reposait sur un curieux fait familial.

Philibert Canterel, le propre trisaïeul du maître, avait grandi fraternellement auprès de Danton, né en même temps que lui dans la petite ville d’Arcis-sur-Aube. Plus tard, au cours de sa brillante carrière politique, Danton n’oublia jamais son ami d’enfance, qui, devenu financier, menait à Paris une vie active mais obscure, en évitant soigneusement la publicité dont il se sentait menacé en tant qu’alter ego du célèbre tribun.

Quand Danton fut condamné à mort, Philibert put pénétrer jusqu’à lui et reçut ses dernières volontés.

Ayant eu vent de certains propos tenus par ses ennemis, qui semblaient décidés à jeter ses restes à la fosse commune sans aucune indication apte à les faire jamais reconnaître, Danton supplia son camarade fidèle de tenter l’impossible pour s’approprier au moins sa tête en recueillant diverses complicités.

Aussitôt Philibert alla trouver Sanson pour lui exposer le vœu suprême du prisonnier.