Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/172

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dressée à notre droite, et deux grabats, un grand et un petit, traînaient sur un dallage effrité, ainsi qu’une table basse et un escabeau. Au fond s’élevaient contre la muraille les restes d’un autel, d’où était tombée, en se cassant, une grande Vierge de pierre, — des bras de laquelle l’accident avait, sans d’ailleurs l’abîmer, arraché l’Enfant Jésus.

Un homme portant paletot et bonnet fourrés, que de loin nous avions vu errer à l’intérieur de l’énorme cage et qu’en deux mots Canterel nous donna pour l’un de ses aides, s’était, à notre approche, introduit par le côté béant dans la chapelle, d’où il venait de ressortir, allant vers la droite.

Allongé sur le plus important grabat, un inconnu, aux cheveux grisonnants, semblait réfléchir.

Bientôt, comme prenant une décision, il se leva pour marcher vers l’autel, ne posant qu’avec précaution sa jambe gauche, manifestement douloureuse.

À côté de nous des sanglots éclatèrent alors, poussés par une femme en voile de crêpe, qui, appuyée au bras d’un jeune garçon, cria : « Gé-