élevée par lui, l’appelait père, et il garda secret son nouveau sentiment.
Maîtrisant ses désirs, il goûtait le profond bonheur de vivre sous le même toit qu’Andrée, de la voir et de l’entendre chaque jour — et de se sentir, matin et soir, chancelant d’ivresse en la baisant au front.
À dix-huit ans, par l’épanouissement complet de sa jeunesse, Andrée mit le comble au trouble de François-Jules, qui, ne pouvant se contenir davantage, projeta une immédiate démarche matrimoniale.
Rien, en somme, n’allait matériellement à l’encontre de l’union rêvée. À défaut de tout amour, un élan de gratitude envers l’homme qui l’avait recueillie ferait acquiescer Andrée, sans doute heureuse, d’ailleurs, de voir une situation venir au-devant de sa pauvreté.
Choisissant pour lui-même la carrière suivie par son père, qui lui avait transmis ses dons d’écrivain, François-Charles travaillait alors tout le jour en vue de la licence ès lettres. Après le dîner, quittant François-Jules et Andrée, il consacrait, seul dans sa chambre, une grande heure encore à l’étude — puis allait par le dernier train