Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/381

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

neresse, un étroit groupe régulier, qu’un des captifs alla couver, semblant se remettre avec hâte et satisfaction à une besogne interrompue depuis peu.

Songeant à l’appoint que donnerait à ses séances l’exhibition simple ou complexe d’oiseaux semblables aux deux reclus, Félicité fit couver par une poule les œufs recueillis, dont la coquille, dure et solide, avait si bien résisté à la chute. Un mâle et une femelle naquirent, destinés par la vieille femme à une active reproduction.

Sitôt adultes, les deux volatiles, spacieusement encagés et identiques à leurs auteurs, furent avec succès présentés aux curieux.

Un matin, Félicité vit la femelle, qui venait de se révéler bonne pondeuse, attaquer étrangement un groupe de sept œufs avec certain couteau naturel dont le tranchant, constituant la partie antérieure de sa queue, incisa quatre coquilles.

Trois œufs ayant tenu bon malgré une série d’agressions furent couvés par l’originale bête et ne tardèrent pas à éclore.

La sibylle voulut tirer parti, pour son art, du