Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/407

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Quelques minutes plus tard, tous les nimbes s’éteignaient un à un.

Frenkel, avec succès, acheva, comme premier modèle, un rectangle entièrement métallique d’épaisseur inappréciable, symétriquement divisé en huit carrés pareils, qui, se suivant deux par deux, avaient tous un émeraud installé à leur centre. Chaque patte, tendant à se mouvoir, subissait l’étreinte d’une minuscule guêtre de métal, soudée à une bielle actionnant un ensemble de roues couchées à plat dans le sens général de l’objet. Finement dentés, moyeux et pourtours s’emboîtaient à la file, contraignant chaque roue à gagner en vigueur ce qu’elle perdait en vitesse ; la première, mue directement par la bielle, tournait sans peine grâce aux remuements de la patte en détresse, alors que, lente et robuste, la dernière, avec une série de piquants plantés dans son moyeu, poussait périodiquement l’extrémité d’une lamelle effilée qui, une fois lâchée, vibrait en rendant un son pur. Individuellement pourvus de six pattes donnant chacune sa note, les huit émerauds couvraient chromatiquement à eux tous