Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/416

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d’une haie circulaire de filaments nerveux qui, courtes ramifications d’une seule fibre, déterminaient, au moyen de leur influence magnétique, un mouvement giratoire rappelant, par son origine, celui des moteurs électriques. Le disque, dès qu’il tournait, transmettait son élan au cône, qui ne faisait qu’un avec lui.

Rayant avec intention — l’orbite toujours garnie — le cône inférieur à l’aide d’une pointe d’acier, Canterel, comme il s’y attendait, vit briller au-dessus de l’émeraud mort une raie bleue photogène, pareille, en plus grand, à la brusque éraflure. Éprouvé de même, le cône supérieur donna plus haut, en jaune, un résultat identique.

Traçant alors des stries en sens divers, le maître obtint subitement sous forme de minces clartés dans l’espace — en bleu ou en jaune suivant le cône attaqué — des reproductions de tous ses primitifs dessins, exactes dans leur augmentation.

Confirmant d’intimes conjectures, ces apparitions linéaires lui montrèrent comment les cônes, livrant en pleine rotation leur surface entière au frottement de l’air enfermé dans le ré-