Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/420

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rapie, lui apparaissait surtout comme un génial aperçu prodigieusement précurseur.

Paracelse considérait chaque composant du corps humain comme une individualité pensante, qui, ayant en propre une âme observatrice lui permettant de se connaître mieux que quiconque, savait, en cas de maladie, quel remède pouvait la guérir, n’attendant, pour faire des révélations sans prix, que des questions habilement posées par un pénétrant médecin bornant sagement là son vrai rôle.

Partant de cette idée, l’alchimiste avait élaboré, sous le nom de « placets », un certain nombre de poudres blanches, douées de différents effets définis.

Chacune, chargée d’une mission interrogative, agissait spécialement sur tel organe, prompt à sécréter alors une substance inconnue qui, facile à recueillir, constituait, sous forme de réponse, le remède réclamé.

L’appellation, prise dans le sens latin strict « Plaise à… », trahissait à elle seule l’essence métaphysique de la conception. C’était en humble solliciteur que Paracelse, avec conviction, s’adressait aux organes, envisagés comme