Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/421

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de mystérieuses puissances voulant être amadouées.

Tel placet influençait le foie, qui, dès lors, versait dans le sang, où l’on pouvait s’en emparer, une substance apte à vaincre les troubles hépatiques ; tel autre incitait l’estomac à livrer, par la même voie, une drogue efficace contre toute dyspepsie ; un troisième adjurait le cœur de fournir l’essence souveraine à donner aux cardiaques.

Exhorté de la sorte par son placet particulier, chaque élément corporel d’un sujet sain fabriquait certain ingrédient, que Paracelse captait pour l’administrer aux malades.

Exceptionnellement, au lieu de s’avaler, plusieurs placets jouissaient d’un mode d’application direct. C’est ainsi qu’étendue sur l’œil même, tenu pour une personnalité sagace, une des poudres-suppliques procurait, en flux lacrymal, un collyre universel — et qu’une autre, en recouvrant la peau, entité clairvoyante, suscitait par suppuration un baume radical pour toute affection cutanée.

En fait, cette méthode ne portait sûrement aucun fruit, vu les spéculations toutes dogma-