Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/77

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— exempte d’éboulis mais susceptible d’être facilement condamnée par un envahisseur perspicace — séparait seule la crypte du château. En pensée elle voyait le mécanisme caché, dont les documents de la bibliothèque feuilletés quelques heures auparavant lui avaient montré le fonctionnement grâce à diverses coupes de sous-sol commentées par un texte précis : un boyau souterrain reliait l’étang de la caverne au lac Mjösen, qui s’étendait juste au même niveau à trois kilomètres à l’est ; le second ressort, pendant tout le temps où on appuyait sur lui, lâchait le jet d’une conduite hydraulique dans l’intérieur d’un récipient qui, une fois alourdi, descendait en formant contrepoids ; actionné par ce fait, un délicat système de bielles et de leviers obstruait le boyau, ouvrant en même temps un déversoir foré à deux mètres de profondeur dans une des parois de l’étang, qui aussitôt se vidait partiellement dans un puits naturel ; c’est alors que la communication devenait praticable entre la crypte et le château, par suite de l’abaissement des eaux. Le troisième ressort, pressé avec vigueur, enfonçait de force et temporairement le résistant obtura-