Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/78

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teur à refoulement automatique de certain orifice ménagé dans le bas du récipient, qui, promptement délesté de tout son liquide, remontait jusqu’à sa place primitive, — pendant que bielles et leviers, détruisant leur premier travail, bouchaient le déversoir du puits et libéraient le boyau, par lequel le lac Mjösen emplissait de nouveau l’étang. C’était d’ailleurs par un principe analogue de contrepoids à eau tour à tour gorgé puis tari que le premier et le quatrième ressort remuaient la dalle.

Entraînant le reître par d’obscurs escaliers, Christel, avec deux clés dont elle s’était munie d’avance, ouvrit la porte du perron puis celle du parc et accorda en même temps à son agresseur la liberté complète et le pardon.

Au lieu de saisir une occasion si tentante de perpétrer l’enlèvement qui devait lui rapporter une fortune, Aag, influencé par l’amendement des onze frères dépeints dans les Kaempe Viser, se jeta aux genoux de Christel pour lui exprimer son repentir et sa reconnaissance.

Puis il se sauva dans la nuit, pendant que la jeune femme réintégrait silencieusement ses appartements.