connaissance de ses collègues, il en informa les gouverneurs de Yokohama. Cette déclaration pouvait, au premier abord, paraître engager le drapeau de la France dans une entreprise téméraire, et où elle n’avait pas le principal intérêt ; mais, sans chercher dans le résultat la justification des moyens, il est facile de voir que cette ligne de conduite de nos autorités était la meilleure à suivre. Avec, bien peu de chances d’amener une collision, elle empêchait l’évacuation précipitée de Yokohama, évacuation qui nécessiterait tôt ou tard un retour offensif des nations étrangères. En tout cas, l’effet de cette déclaration fut immédiat. Les consuls, et notamment celui d’Angleterre, firent témoigner à l’amiral combien leurs nationaux avaient accueilli cette nouvelle avec joie. D’autre part les Japonais durent renoncer à l’espoir qu’ils nourrissaient évidemment, en prolongeant cet état précaire, de voir la ville abandonnée volontairement par toutes les puissances ; ébranlés dans leurs idées de résistance, mais ne pouvant renouer de relations avec le représentant de l’Angleterre, ils s’empressèrent de venir trouver les autorités françaises.
Dans une première entrevue, le 20 juin, à la légation de France, entre M. Duchesne de Bellecourt, l’amiral Jaurès et les gouverneurs de Yokohama, ceux-ci cherchèrent à sonder le terrain et à s’assurer des dispositions hostiles des Anglais. Reprenant