Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/106

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vires anglais. Ils mouillèrent tous les deux sur la rade.

Le bruit se répandit bientôt dans Yokohama que les Japonais, adoptant définitivement le parti de la raison, allaient proposer le payement immédiat de l’indemnité dont le montant était réuni depuis plusieurs jours dans les bureaux de la douane ; l’ordre de payer venait seulement d’être notifié aux gouverneurs. En effet, vers minuit, ces derniers se présentaient à la légation de France, demandant une audience du ministre pour une communication des plus urgentes : « Le Gorogio, lui dirent-ils, appréciant vos conseils et ceux de l’amiral français, s’est décidé à payer les Anglais. Nous avons à la douane les fonds nécessaires ; mais comme nous ne pouvons ni ne désirons avoir de relations avec les autorités anglaises après nos derniers différends, nous vous proposons d’apporter à votre légation le montant de l’indemnité ; de cette façon tout sera fini, s’il n’est pas trop tard pour que le ministre d’Angleterre puisse encore accepter le payement. » M. de Bellecourt fit comprendre aux gouverneurs qu’il ne pouvait, en ce qui concernait le payement, servir d’intermédiaire entre eux et les Anglais ; mais il leur offrait d’intercéder auprès du colonel Neale et de lui donner avis de leur résolution nouvelle, si, cette fois, elle était bien arrêtée. Ainsi fut fait ; une heure après, le chargé des affaires d’Angleterre in-