Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/109

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Le chef d’état-major de notre division navale s’était d’ailleurs rendu sur le terrain, accompagné du commandant des troupes indigènes, pour désigner leur emplacement. Au moment le plus critique des récents événements, l’amiral Jaurès, en déclarant prendre en main la défense de Yokohama, avait appelé de Shang-haï la corvette le Monge et 250 hommes du 3e bataillon d’Afrique[1]. Ces troupes, arrivées dans les premiers jours de juillet, alors que leur présence était moins urgente, permirent cependant d’établir autour des quartiers étrangers un système régulier de surveillance et de rondes de nuit auquel concoururent le contingent débarqué par la division anglaise, et de petits détachements que mirent ensuite à terre les navires de guerre hollandais et américains présents sur rade. M. Layrle, chef d’état-major de l’amiral Jaurès, fut chargé de la direction de la défense en ce qui concernait la

  1. À peu près à la même époque, le vice-amiral Kuper, prévoyant qu’il pourrait avoir besoin de troupes de débarquement, avait demandé au gouverneur de Hong-Kong et au commandant de la garnison anglaise de Shang-haï de mettre à sa disposition un ou deux régiments d’infanterie. Cette demande était une simple prière, motivée par la gravité imprévue des événements ; car, à moins d’ordres précis de la métropole, les forces anglaises de terre n’ont aucune communauté d’action avec les forces de mer dans les mêmes parages. Les autorités militaires de Hongkong et de Shang-haï ne crurent pas les circonstances assez impérieuses pour qu’il y eût lieu de déroger à la règle, et la demande de l’amiral fut rejetée.