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Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/137

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hommes sautent à terre et se rangent sur le rivage, sans que l’ennemi accuse sa présence ; la partie la plus délicate de l’opération est ainsi terminée sans encombre. Les chasseurs gravissent aussitôt le mamelon qu’ils doivent occuper, tandis que, longeant la mer, les fusiliers se portent en deux sections sur la gauche pour occuper la batterie par la gorge.

Quelques instants après, les trois petites colonnes disparaissent sous les bois en engageant la fusillade. C’est le moment critique de l’action, car nous ignorons la position et l’importance des forces de l’ennemi ; mais quelques minutes s’écoulent, et nous voyons un grand mouvement dans la batterie. Ce sont les marins qui l’occupent et agitent leurs chapeaux en couronnant les parapets. Les chasseurs ont balayé les bois du mamelon en arrière et disparaissent sur le versant opposé, pendant que les marins enclouent les pièces et entassent sous les affûts des matières inflammables. Tandis que ce travail de destruction s’accomplit, quelques détachements traversent la rizière à gauche et se portent sur le village et l’édifice à terrasse ; les Japonais s’enfuient devant l’élan de nos hommes et se réfugient sous les bois au fond du vallon où se passe l’action, n’osant pas se montrer à découvert, et continuant un léger feu de tirailleurs. Une épaisse fumée, signe précurseur de l’incendie, s’élève en différents points du village.