mer les munitions découvertes dans une poudrière. Un détachement, traversant la rizière, s’est porté sur le village et à la lisière des bois ; les Japonais ont fui partout sans résister, se bornant à entretenir au fond du vallon un feu de tirailleurs à l’abri des arbres. Le feu a été mis successivement aux différents points du village servant de logement aux soldats japonais. Dans quelques-unes des cases étaient rangées des armures ; dans une habitation d’officiers l’on a trouvé des ouvrages de tactique militaire, traduits des langues européennes en japonais ; l’un d’eux, imprimé en hollandais, était encore ouvert à la page où, sans doute, son lecteur l’avait quitté précipitamment : à cette page l’on traitait des navires attaqués par une batterie au moment où ils ont à lutter contre un courant violent. Le détachement de marins, conduit par le chef d’état-major Layrle, s’est porté jusque sur le château à terrasse blanche ; une partie de l’édifice était un logement de chefs, le reste un magasin considérable de poudre et de projectiles ; le feu a été mis à l’un des angles, et bientôt après le tout a disparu dans une immense explosion. À ce moment, le signal de retraite était fait ; les hommes, repliés lentement sur l’ouvrage sans être suivis de l’ennemi, se sont rembarqués en bon ordre. Ce brillant succès ne nous coûte que trois hommes légèrement atteints et un chasseur mortellement blessé. L’ennemi n’a laissé qu’un pe-
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