Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/141

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tit nombre de morts sur le terrain ; mais l’artillerie des navires, lancée avec la plus grande précision sur la batterie et ses colonnes, a dû lui faire subir des pertes considérables[1]. En récapitulant les incidents du combat, l’on est amené à conclure qu’il a été surpris par notre descente inopinée ; les détachements restés pour la garde du terrain n’ont pas tenu devant l’élan de nos hommes. Quant aux renforts accourant de Simonoseki, atteints par nos boulets, ils se sont dispersés sous les bois.

Nos hommes ramènent de curieux trophées : des sabres, des lances, des fusils, des mousquets à mèche d’ancienne date et d’origine hollandaise, des armures. Celles-ci, principalement, excitent notre intérêt : leur aspect rappelle d’une manière frappante les armures de nos anciens chevaliers ; casque, cuirasse, brassards, cuissards s’y retrouvent. Le tout est d’une composition assez dure, quelquefois doublée de métal, recouverte de laque, bonne pour les combats à l’arme blanche, mais ne pouvant résister aux balles de carabine ; les attaches sont en soie. Quelques-unes de ces armures, sans doute celles des chefs, sont recouvertes de laques d’or et de brillantes couleurs. Cette tenue guerrière

  1. À quelques jours de là, un navire japonais, appartenant à un autre prince, arrivant de Simonoseki, fit savoir à Nagasaki que Nagato avouait une perte de cent cinquante officiers et soldats.