Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/142

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des Japonais était déjà, il y a plusieurs siècles, au temps des Siogouns et de leurs luttes intestines, celle qu’ils avaient adoptée pour aller à l’ennemi. L’introduction toute récente de l’art moderne de la guerre leur en a montré l’inefficacité ; sans renoncer entièrement à ce brillant costume de combat, ils ont adopté, pour leurs troupes armées à l’européenne, une tenue plus légère et plus propre à l’exécution des manœuvres. Les soldats de Nagato tombés sous nos coups étaient, à peu de choses près, vêtus comme les fantassins de Taïcoun.

À cette heure, d’épaisses colonnes de fumée, continuant à sortir du vallon, portaient à Simonosaki la nouvelle de notre succès, et apprenaient au prince de Nagato que l’insulte faite à notre pavillon n’avait pu rester impunie. L’opération accomplie permettait aux navires d’avancer plus loin, et, se présentant en vue de Simonoseki, de réduire cette ville en cendres sans avoir sérieusement à craindre le feu des batteries éloignées ; il y avait encore derrière nous, à notre portée, le château de Cho-fhoo, d’où était parti le signal, et que quelques boulets pouvaient détruire. Mais de semblables opérations, que rien désormais ne rendait nécessaires, auraient fait retomber sur une population paisible la punition du crime de son maître. Ayant rempli son but, ne voulant pas démentir les termes de la proclamation qu’il avait lancée le matin même, l’amiral dé-