Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/148

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voir annihiler peu à peu les clauses encore observées des traités, de procéder à la réouverture de la mer Intérieure nécessaire à la navigation commerciale, d’en appeler pour cela aux forces navales réunies au Japon, et d’informer de cette décision le gouvernement de Yédo. Ce dernier serait ainsi mis en demeure de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour arriver au même but, de manière à ne pas laisser aux étrangers le temps d’employer la force. Le dernier paragraphe de la lettre du Gorogio ne les autorisait-il pas à croire le gouvernement du Taïcoun capable de leur donner satisfaction sur ce point ?

Appelés à donner leur avis, les commandants en chef opinèrent pour qu’on se pressât moins d’agir. La liberté de la mer Intérieure ne ressortant pas catégoriquement des termes des traités, il était plus naturel, pensaient-ils, d’exiger tout d’abord l’exécution de toutes les clauses dûment stipulées. Le gouvernement du Taïcoun étant d’ailleurs le seul reconnu par les étrangers du Japon, il semblait préférable de s’adresser à lui seul pour la répression des désordres qu’il se déclarait assez fort pour faire cesser. Ce ne serait que devant l’évidence ou l’aveu formel de son impatience qu’il deviendrait urgent d’employer la force.

Telles furent les réponses des deux amiraux. Les autorités anglaises avaient, d’autre part, à poursui-