Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/161

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Le temps, dans cette même matinée du 14, était devenu fort mauvais ; le vent soufflait de l’est avec violence et l’abaissement du baromètre faisait craindre une tempête ; toutefois, comme l’hésitation pouvait avoir de fâcheuses conséquences, l’amiral n’en donna pas moins ses ordres pour le lendemain.

Le 15 août, au petit jour, les cinq bâtiments anglais mouillés contre Sakoura-Sima se portèrent sur les trois vapeurs de Satzouma, qu’ils avaient l’ordre de saisir, et cela, autant que possible, sans effusion de sang. Ainsi fut fait. Les trois navires[1] gardés par un petit nombre d’hommes, furent occupés sans résistance et leurs équipages déposés sur l’île, puis on les remorqua jusqu’au mouillage que vint reprendre la petite division. Cette opération était accomplie à dix heures, et l’amiral se voyait en possession de précieux otages, avec lesquels il comptait attendre, de la part de Satzouma, de nouvelles ouvertures. Le temps était plus mauvais que la veille ; des grains violents se succédaient, et le vent soufflait avec une force croissante ; les navires conservèrent leurs feux au fond des fourneaux.

À midi précis, pendant un redoublement de la

  1. Ces vapeurs, achetés par le prince de Satzouma à la marine étrangère, étaient connus dans les mers de Chine sous les noms de Contest, England, Sir Georges Grey ; ils lui avaient coûté 305 000 piastres (environ 1 330 000 fr.).