Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/160

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pris ? Notre gouvernement, en toutes choses, agit d’après les ordres de celui de Yedo. Telle est la réponse franche et cordiale que nous faisons à la dépêche que vous nous avez adressée. »

La teneur de cette lettre enlevait les dernières espérances d’une solution prompte et paisible ; toutefois le colonel Neale, dont la mansuétude avait déjà plus d’une fois été mise à l’épreuve depuis la veille, attendit encore. Le lendemain, vers neuf heures, deux officiers parurent, demandant un accusé de réception de la lettre de leur prince. Ils insistèrent verbalement en faveur de la solution qu’il y avait recommandée aux Anglais : Le chef du gouvernement de Yedo, dirent-ils, ayant signifié à Shimadzo-Sabouro que Satzouma ne devait entrer en aucuns pourparlers directs avec les étrangers, ce dernier n’avait donc le droit, en réalité, ni d’agréer, ni de repousser les exigences des Anglais. — En tous cas, la lettre du premier ministre de Satzouma rapprochée des déclarations du gouvernement de Yedo, équivalait pour les autorités anglaises à un refus catégorique de payer l’indemnité, joint à un ajournement indéfini de la livraison des assassins. La diplomatie, ayant échoué dans ses tentatives, laissa dès lors le champ libre à l’action militaire. Le vice-amiral Kuper fut officiellement invité par le colonel Neale à employer les mesures coercitives qu’il jugerait convenables.