journée. Le Havoc reçut l’ordre de se porter plus loin au nord, vers un point non défendu de la ville où les grandes jonques des Loutchou avaient été remorquées l’avant-veille. Ces jonques furent abordées par le petit navire et successivement incendiées. Quelques obus suffirent pour faire subir le même sort à de grands édifices groupés sur le même point de la ville ; c’était l’arsenal militaire de Satzouma. D’immenses magasins et une fonderie de canons apparurent bientôt en flammes.
La division se trouvait, avant la fin du jour, réunie tout entière sous le rivage de Sakoura-Sima. Le vent continua pendant la nuit du 15 au 16 ; l’un des bâtiments, le Perseus chassant sur ses ancres, quitta le banc et fut un instant compromis. À bord des navires, on pansait les blessés et l’on comptait les pertes : soixante-trois hommes avaient été mis hors de combat ; sur ce chiffre, le bâtiment qui avait le plus souffert, la frégate-amirale, figurait pour la moitié environ. À terre l’incendie, poussé par le vent, s’étendait sur la ville et les lueurs éclairaient toute la baie.
L’intention de l’amiral Kuper avait été tout d’abord de rester à ce mouillage réparer ses avaries et rétablir son gréement afin d’être prêt pour une nouvelle attaque ou pour reprendre la mer. Toutefois, depuis le jour, et quoiqu’au premier coup d’œil les alentours de la baie parussent désarmés et