Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/174

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tentée près de Kioto contre un bureau de collecteur d’impôts, par une bande de Lônines, attaque facilement repoussée avec une perte de quelques hommes, avait donné lieu à cette fable. Un peu plus tard, toutefois, les membres du Gorogio en personne avouèrent aux mêmes ministres la réalité des faits qu’ils avaient eu tout d’abord l’intention de dissimuler[1].

Ces faits, l’appel aux armes répandu par le gouvernement de Yedo dans tout l’Empire, et la non-exécution des promesses de ce gouvernement relativement à la réouverture du détroit de Simonoseki, indiquaient clairement la prédominance, dans les conseils de l’Empire japonais, du parti hostile aux étrangers. Le gouvernement du Taïcoun cédait devant cette prépondérance, soit qu’il fût de compli-

  1. Des détails sur ces événements nous sont parvenus dans le courant de 1864. Le prince de Nagato avait résolu de s’emparer de la personne du Mikado, espérant ensuite, en le gardant auprès de lui et colorant sa conduite du prétexte d’un danger pour le souverain, se faire conférer le titre qu’il ambitionnait. Il écrivit au Mikado une lettre où, lui parlant des dangers qui menaçaient l’empire, et de la nécessité d’appeler à son secours l’intervention divine, il le conjurait d’aller au temple d’Hatchiman-Sama, prier les mânes de ses ancêtres. Aucun empereur n’avait, disait-il, manqué d’accomplir ce devoir au moins une fois dans son règne. Le Mikado se rendit à cette prière, et quitta son palais de Miako pour se rendre au temple d’Hatchiman, à quelques jours de distance. C’est alors que le prince de Nagato tenta son coup de main, qui fut déjoué par la découverte du complot avant sa mise à exécution.