Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/173

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le prince de Nagato de ce hardi plan de conduite, d’une part, la satisfaction d’une haine héréditaire contre les souverains de Yedo, d’autre part, l’espoir de reconquérir l’ancienne puissance de ses aïeux.

Une nouvelle, parvenue de l’intérieur dans le courant d’octobre, parut prouver que ce prince poursuivait l’exécution de ses ambitieux projets. Un corps assez nombreux d’officiers de Nagato avait, disait-on, attaqué près d’Osaka le palais où se trouvait le Mikado, dans le but de s’emparer de sa personne. Après un sanglant combat avec les gardes de l’Empereur, les assaillants avaient été définitivement repoussés. Il est inutile de dire que interrogés par les ministres sur la réalité de ces bruits, les gouverneurs de Yokohama prétendirent qu’ils étaient inexacts ; d’après eux une simple attaque

    mikado qui régna sur le Japon il y a environ douze siècles. L’apogée de leur puissance se produisit il y a trois cents ans, à la suite de guerres qui firent tomber successivement treize provinces sous l’autorité du chef de la famille, qui fut confirmé par le Mikado dans leur suzeraineté. Le Siogoun Taïko-Sama réduisit ces provinces à dix. Dans la guerre civile qui éclata à sa mort, l’ancêtre des princes actuels de Nagato, ayant pris parti pour le malheureux fils du Taïko, fut complétement battu par l’usurpateur Yyéas, qui lui enleva tous ses domaines ; sur la fin de ses jours, en considération de quelques services et de l’antiquité de sa race, ce dernier lui restitua les deux provinces de Nagato et de Soowoo, qui sont restées, depuis deux cents ans, le seul apanage de la famille. Leur revenu annuel est d’environ sept millions de francs.