Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/178

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de ce changement, les autorités étrangères croyaient toutefois devoir se borner à des protestations. Tel était le sens précis des instructions transmises par les gouvernements à leurs représentants au Japon, instructions dont nous avons déjà fait plus haut l’analyse. Les incidents inattendus qui se produisirent dès le mois d’octobre vinrent démontrer une fois de plus le danger de la politique des concessions, même apparentes, avec un peuple ayant tous les défauts des races orientales, un peuple dont la ligne de conduite a toujours été définissable comme il suit : ne jamais accorder aux étrangers que ce qu’il serait impossible de leur refuser sans amener une rupture complète, se tenir au contraire à l’affût de toute concession, l’accueillir comme une faiblesse et produire immédiatement de nouvelles exigences.

La suite de notre récit nous amène au premier des incidents que nous venons de mentionner.

Les justes craintes suscitées au milieu de la population de Yokohama, en septembre 1862, par le tragique événement du Tokaïdo, s’étaient insensiblement calmées avec le temps. Quand des forces militaires eurent été débarquées pour la protection de la ville, et que les craintes d’une rupture entre l’Angleterre et le gouvernement local eurent été éloignées par le payement de l’indemnité, la confiance revint, et avec elle revinrent les anciennes