Aller au contenu

Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

casernes que se trouvait tracé l’emplacement de la future batterie.

On ne pouvait admettre que cet ouvrage eût pour but la protection de la ville ou du mouillage. À part les châteaux forts qui servent, depuis des siècles, de résidences à leurs daïmios, les Japonais n’ont pas l’habitude de fortifier leurs villes ; les batteries qu’ils ont construites depuis peu d’années défendent toutes soit un mouillage, soit un détroit, construites qu’elles sont en vue de s’opposer, en cas de guerre, à l’approche de leurs côtes par les vaisseaux des étrangers. La batterie de Bentem ne pouvait avoir cette destination. Faisant face au mouillage des bâtiments de guerre et de commerce, elle ne pouvait, en cas d’une attaque par mer, que faire feu sur les navires à l’ancre. N’étant pas placé de façon à défendre les approches de la rade à l’ennemi supposé, l’ouvrage n’avait non plus aucune efficacité contre une attaque venant de l’intérieur.

Si l’on se place au point de vue du droit des gens en général, toute nation peut incontestablement ériger sur ses propres côtes les fortifications qu’elle juge convenable d’y établir. Mais dans le cas qui nous occupe, le projet du gouvernement japonais coïncidait avec des symptômes alarmants. La veille, il avait menacé des plus grands dangers ceux qui se refuseraient à évacuer Yokohama dans un