division anglaise continuait de stationner dans la baie. — Les résidents étaient donc fort tranquilles et ne se plaignaient que du ralentissement graduel du commerce ; une puissance occulte, mais que chacun devinait être la volonté du gouvernement japonais, semblait paralyser leurs efforts. — Indépendamment, toutefois, de ce symptôme fâcheux, les agitations intérieures du pays préparaient à leur insu des événements plus graves. La scission du Japon en deux camps ennemis faisait des progrès, et le triomphe de l’un des partis, de celui qui avait pris pour devise l’expulsion des étrangers, serait suivi nécessairement d’une catastrophe.
Au commencement du mois de mars 1864, le ministre de Sa Majesté britannique, sir Rutherford-Alcock, était venu reprendre son poste, que le colonel Saint-John Neale avait occupé à titre provisoire pendant deux années. Après s’être jadis éloigné sous l’impression de fâcheuses circonstances, il dut reconnaître avec regret que pendant son absence la situation ne s’était guère améliorée. Le commerce anglais se plaignait beaucoup de la stagnation des affaires ; les autorités japonaises n’avaient à la bouche que le mot d’évacuation ; les nouvelles recueillies sur les troubles intérieurs du pays étaient d’un fâcheux caractère. Aussi, peu de jours après son retour, le représentant d’Angleterre avait-il adressé à ses collègues une circulaire dans laquelle