Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

il s’étendait longuement sur les résultats négatifs de la politique de temporisation suivie jusqu’alors et jadis recommandée par lui-même ; il remettait sur le tapis la question, déjà débattue l’année précédente par les autorités étrangères, puis ajournée, d’une opération contre le détroit de Simonoseki, toujours fermé par les canons du prince rebelle. À cette communication, le ministre d’Amérique avait répondu en accordant sans réserve l’appui moral et même matériel que réclamait son collègue. L’agent de la Hollande avait été plus loin encore, en annonçant que son gouvernement le poussait dans cette voie : trois corvettes de guerre avaient été dirigées des Indes néerlandaises sur le Japon, pour tirer satisfaction de l’agression commise contre la Méduse. Il était recommandé au commandant de la division de s’entendre avec ceux des autres forces navales présentes au Japon, celles-ci devant, d’après le bruit public, opérer contre les défenses du détroit de Simonoseki. M. de Bellecourt, appelé à rentrer en France après un long séjour dans l’extrême Orient, attendait d’un moment à l’autre son successeur. Notre nouveau ministre, M. Léon Roches, arrivant sur ces entrefaites, fit savoir à sir Rutherford-Alcock qu’il désirait, avant de se prononcer, se rendre compte par lui-même de la situation, mais que les instructions de son gouvernement l’empêcheraient sans doute de promettre