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Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/207

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plus obséquieuses. Des compliments furent échangés, et l’on se sépara quelques moments après en apparence dans les meilleurs termes.

À quelques jours de là, le 30 mars, les représentants étrangers s’assemblaient à Yokohama sous l’impression de ces derniers incidents et des récentes nouvelles arrivées de l’intérieur.

Le rôle du prince de Nagato dans les agitations intestines du Japon paraissait être plus important qu’on ne l’avait cru tout d’abord. Parvenu à une haute faveur auprès de la cour de Kioto, au moyen d’intrigues, de sommes d’argent, et grâce aussi à sa vieille réputation de patriotisme, le prince était, au commencement de 1863, arrivé à ses fins : il obtenait un décret d’expulsion contre les étrangers, et en même temps pour lui le titre de défenseur du pays, avec la tâche de faire exécuter le décret. Ces résolutions avaient été prises malgré les efforts de la cour de Yedo, malgré ceux des daïmios qui, sans même être les alliés de cette cour ni les amis des étrangers, envisageaient avec plus ou moins de crainte les conséquences, faciles à prévoir, de cette politique désespérée. — Le taïcoun avait été mandé à cette époque à Kioto pour expliquer sa conduite ; il y avait couru de grands dangers, dont ses partisans l’avaient garanti à grande peine ; mais son pouvoir chancelant ne semblait plus attendre qu’un choc