en souveraine, avec les honneurs à peine suffisants pour un petit daïmio, c’est-à-dire d’une façon presque insultante pour un homme de son rang. Puis, dans les discussions qui avaient suivi, les conseils des ennemis des étrangers paraissaient avoir prévalu. En vain quelques princes puissants, parmi lesquels on citait Satzouma et Etsizen, avaient-ils plaidé plus ou moins ouvertement leur cause en prêchant la temporisation. Une résolution avait été prise : Yokohama devait être évacué de gré ou de force à la fin de l’année. Les armements devaient être poussés avec vigueur, et Stotsbachi avait été nommé commandant en chef d’Osaka (le principal boulevard de la province de Miako) et du littoral du pays. Le prince de Nagato ne jouissait plus, depuis ses tentatives audacieuses, du même crédit à la cour du mikado, mais le feu qu’il avait allumé paraissait gagner de toutes parts ; deux foyers d’insurrection se développaient dans l’empire, servant de refuge à tous les gens tarés, aux lônines, aux officiers sans maître : l’un dans les domaines du daïmio qui les appelait, l’autre dans la grande province de Yamato, située au nord de Yedo. De ce côté, les lônines, comme on les nommait, s’avançaient peu à peu sur la ville ; après avoir ravagé la province, ils venaient impunément jusque dans Yedo, levant des contributions à l’aide de menaces et mettant secrètement à mort les marchands ou les amis supposés des
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