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Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/216

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rendre possibles, avait voulu nous aider à apaiser les esprits toutes ces agitations auraient pu être évitées ; mais que le peuple se rassure, les murmures ne peuvent qu’aggraver les difficultés. C’est une erreur de vouloir attribuer tous les malaises à la cause étrangère ; c’est ressembler à un malade qui, souffrant un peu dans tous les membres, s’en prendrait à un grain de sable qui l’aurait blessé au pied.

« Ne croyez plus ceux qui vous disent que je ne suis plus de l’avis du mikado. Nous n’avons jamais eu qu’un sentiment, bien que souvent, différemment éclairés, nous ayons jugé différemment l’état des choses.

« Que les paysans retournent à leurs champs, les artisans à leurs travaux et les marchands à leur trafic. Le gorogio sera bientôt au complet. D’autres yacounines vont gouverner avec sagesse. Que ceux qui croient renouveler les scènes tragiques qui ont marqué le commencement de mon gouvernement abandonnent toute espérance de succès. Lors même que je déclarerais devant tout l’empire que je suis contre les étrangers, les difficultés seraient-elles pour cela toutes résolues ? Si ceux qui se croient sages le pensent, ils se trompent : une telle affirmation ne ferait qu’agiter davantage les esprits sans faire tomber le sabre des mains des étrangers.

« Communiquez ceci à toutes les résidences de daïmios pour être envoyé immédiatement à leurs seigneurs. »

« Le 5e jour du 6e mois (le 29 juillet). »

L’attitude prise ainsi par le taïcoun produisit un heureux effet. Les lônines et les perturbateurs furent chassés de Yedo, où l’on en exécuta un grand nombre. Des forces furent envoyées contre les bandes des agitateurs, et deux combats, où les troupes du