où ils avaient passé quelques années, étudiant notre civilisation et nos sciences. Informés, dirent-ils, des événements qui se passaient dans leur pays et de la conduite de leur suzerain, ils n’avaient pas hésité à quitter l’Europe. Naturellement convaincus de ce que la politique de leur maître avait de désespéré, ils assuraient pouvoir obtenir de lui, dès la première entrevue, la renonciation à ses entreprises insensées. Ils demandèrent enfin à être conduits jusqu’à leur province, à laquelle il leur serait impossible de parvenir par terre à travers le territoire taïcounal. Cet incident inattendu, et les chances, fort précaires il est vrai, de conciliation qu’il faisait entrevoir, suggérèrent aux autorités étrangères l’idée de rapatrier les deux officiers sur un navire qui ferait en même temps la reconnaissance de la côte de Nagato et s’assurerait des véritables intentions du prince. La corvette la Barossa, accompagnée de l’aviso le Cormorant, partit donc pour la mer Intérieure avec les deux Japonais. Le chef d’état-major de notre division navale prit passage à bord de la corvette anglaise : sa connaissance des lieux y rendait sa présence opportune. Après avoir déposé les deux Japonais sur l’île d’Himesima, où ils donnèrent rendez-vous pour dix jours plus tard, la Barossa et le Cormorant se dirigèrent vers l’entrée intérieure du détroit de Simonoseki.
Le côté nord du détroit, depuis le point où la Sé-