miramis avait opéré un débarquement l’année précédente, jusqu’à la ville, apparut cette fois armée de nombreuses batteries. Autant qu’on pouvait le constater de loin, les défenses avaient été considérablement accrues. Sur l’emplacement où les bâtiments français avaient mitraillé la colonne japonaise accourant de la ville, à la place d’un village bâti sur la rive, s’élevait un grand ouvrage ayant la forme d’un double redan, dans lequel des travailleurs achevaient les traverses. À l’approche du Cormorant qui portait les officiers en reconnaissance, des drapeaux avaient été arborés sur les parapets, les Japonais s’étaient portés aux pièces sur toute la longueur de la côte, et, en manière de défi, la grande batterie avait tiré quelques coups de canon ; des obus étaient venus éclater à la surface de l’eau au milieu même de la passe. La côte sud, comme jadis, parut désarmée.
Après deux reconnaissances et quelques travaux hydrographiques, les bâtiments étaient retournés au mouillage de l’île. Les deux officiers japonais ne manquèrent pas, à l’heure dite, au rendez-vous. Ils avaient déjà quitté l’habit noir pour reprendre le costume national et les deux sabres ; mais, chose singulière, ceux qui avaient vu partir dix jours auparavant deux jeunes gens à l’esprit ouvert, communicatif, enthousiastes de l’Europe et de ses libertés, retrouvaient à leur place deux véritables