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Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/242

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long de la plage, les chaloupes de débarquement, armées en guerre, suivent le mouvement.

Les colonnes se trouvent alors sur les flancs d’une montagne boisée qui fait suite à la vallée ; elle se termine, au bord de la mer, par des falaises au sommet desquelles serpente la route suivie par nos hommes. Rien n’est pittoresque comme cette route, étroite comme tous les chemins du Japon, tantôt suspendue au-dessus de la plage, tantôt s’enfonçant sous un dôme de verdure. L’ennemi, qui ne se montre pas, a abandonné deux mortiers, que l’on trouve en batterie sur la falaise. Au-dessus de nous les marines, cheminant sur les flancs de la montagne, s’avancent également sans obstacle ; on ne trouve plus trace des tentures de guerre aux armes de Nagato, qui ont été enlevées pendant la nuit.

À dix heures et demie, les deux colonnes arrivent simultanément à l’entrée de la grande batterie. Il y a peu de minutes que l’ennemi l’a définitivement évacuée, car pendant la marche des colonnes sur la montagne, un dernier coup de canon isolé a été envoyé sur le mouillage des corvettes. Les Japonais se sont repliés sur la ville et dans les bois d’où ils entretiennent, sans se découvrir, un léger feu de tirailleurs ; un feu semblable suffit pour les maintenir dans cette position défensive, tandis que les troupes pénètrent dans la batterie. C’est un fort bel ouvrage, construit avec un grand soin suivant les