Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/244

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un plateau d’où l’on domine les faubourgs formant un cordon de maisons le long d’une rue parallèle à la mer ; au-dessus de cette rue, des escaliers conduisent à des pagodes et des bonzeries entourées de bois. La ville paraît déserte et sans ouvrages de fortification, mais des pagodes et des arbres un ennemi presque invisible entretient un tir irrégulier de mousqueterie. Les commandants en chef, après s’être portés sur ce plateau, donnent l’ordre de conserver simplement les positions occupées.

La chaleur se faisant vivement sentir, les troupes se reposent et dînent ; puis, tandis que des cordons de tirailleurs se maintiennent dans la montagne, l’on procède à la destruction du matériel des batteries ; les poudres sont noyées, les affûts sont brisés et réunis en amas auxquels on met le feu ; le magasin à obus du grand ouvrage est incendié et fait explosion en couvrant les alentours de débris.

Vers deux heures de l’après-midi, une nouvelle reconnaissance est poussée sur le chemin qui longe la mer par nos fusiliers marins et les Hollandais, appuyés des embarcations. Au bout de 400 mètres, la tête de colonne arrive à l’entrée du faubourg. Un petit phare en pierre, en forme de pyramide, s’y élève à l’extrémité d’une jetée de quelques mètres, protégeant une flottille de bateaux de pêche. La rue qui se déroule devant nous paraît déserte : à quelques obus lancés sur le faubourg par nos pièces de