Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/250

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La conclusion d’une suspension d’armes est confirmée quelques heures après. Un envoyé du prince de Nagato, accompagné de quelques officiers, s’est présenté vers midi à bord de l’Euryalus, où s’est rendu immédiatement le contre-amiral Jaurès, pour le recevoir conjointement avec l’amiral Kuper. L’envoyé, introduit auprès d’eux, s’est prosterné à leurs pieds, témoignant ainsi d’une façon tout orientale de l’infériorité que lui a donnée vis-à-vis des chefs étrangers le sort des armes. Le délégué du prince de Nagato est un de ses karos (le karo est le principal dignitaire attaché à la personne d’un daïmio, son premier conseiller) ; il a déclaré que son maître n’avait attaqué les étrangers que d’après les ordres formels du mikado et du taïkoun ; que les hostilités étaient donc le résultat d’une méprise ; enfin que le prince renonçait à la lutte. Les commandants en chef lui ont dicté un projet de convention que devra accepter immédiatement le prince, convention stipulant la libre ouverture du détroit, et le payement d’une indemnité comme remboursement des frais de la guerre et rançon de la ville de Simonoseki, jusqu’alors épargnée. Une première condition de la suspension d’armes, exécutoire le jour même, sera la reddition des canons encore en batterie sur Kousi-saki et tout autre point de la côte du détroit. Le karo est reparti après la conférence, promettant de donner immédiate-