Aller au contenu

Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plétement désarmée, était un grand ouvrage encore inachevé ; dans l’autre sept pièces ont été enclouées. En poussant dans l’intérieur de l’île, un détachement de nos marins, tombant sur un corps de garde que les Japonais évacuent au moment même, y a trouvé un complet assortiment d’armures de guerre.

À neuf heures, tandis que des détachements retournent aux batteries pour embarquer les dernières pièces, les amiraux montent à bord de la Coquette, et, se dirigeant vers le mouillage des corvettes, vont reconnaître le détroit dans tout son parcours. La Coquette passe auprès des corvettes, leur communique l’ordre d’embarquer les pièces enclouées sur l’île, et, défilant en vue du château de Kokoura, dont les murs s’élèvent sur la côte de Bouzen, au pied des montagnes, franchit le dernier coude du détroit. Les commandants en chef peuvent constater que désormais le détroit est libre et sans obstacle jusqu’à sa sortie dans la mer de Chine. Ils sont à peine revenus à leurs bords que la nouvelle se répand que l’ennemi demande à parlementer. À ce moment, toutefois, le Tancrède, mouillé à trois cents mètres en avant des faubourgs de Simonoseki, est assailli de quelques coups de fusil tirés des pagodes. Il y riposte aussitôt par quelques volées de mitraille ; mais bientôt le pavillon blanc, arboré au grand mât de tous les navires, vient annoncer la suspension momentanée des hostilités.