et c’est au milieu d’elles que s’élève à son tour le palais du taïcoun. Quelques lignes d’édifices plus régulières, une certaine apparence de murs fortifiés indiquent ce quartier dans le panorama vu de la colline. Nous prions le lecteur de descendre avec nous l’escalier d’Atango-Yama, et de se diriger de ce côté, vers lequel, sur notre demande, l’escorte de yakounines qui nous accompagne se dirige comme à contre-cœur. Le pas de nos chevaux, le bruit d’une troupe de tôdginns (littéralement hommes de l’Ouest, désignation employée par les Japonais pour les étrangers en général) va troubler dans leur repos ses nobles habitants. On y rencontre, en outre, beaucoup d’officiers des princes ; c’est là sans doute ce qui effraye nos gardiens, sur lesquels semble peser comme un lourd fardeau la responsabilité de notre protection.
Pour parvenir à la ville officielle, nous longeons un quartier considérable détruit, il y a quelques semaines à peine, par un incendie. Sur le vaste emplacement mis à nu par le fléau s’élèvent, comme autant d’îles, de petites maisons à un étage, ayant avec leurs murs épais et leurs fenêtres aux volets massifs, l’apparence de véritables blockhaus. La flamme a laissé son empreinte sur les murs parsemés de traînées noires, sur les tuiles roussies et fendillées par la chaleur ; mais les édifices sont restés debout, et, quoique isolés les uns des autres,