Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/280

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envisager d’un œil plus calme l’introduction des étrangers sur le sol du Japon, il n’avait pas encore donné sa sanction à leur présence et aux traités qui la légalisaient à nos yeux. C’est donc à cette sanction que devaient tendre désormais les efforts de nos représentants, comme le seul gage certain de la paix et de la prospérité futures. Le gouvernement de Yedo reconnut la justesse de cette conclusion, et promit de s’employer activement dans ce sens dès qu’il aurait terminé la question de Nagato. En ce moment, apprit-on, un corps d’armée, rassemblé par le taïcoun et grossi des contingents de plusieurs daïmios, se réunissait à Osaka pour marcher de là sur le territoire du prince rebelle[1].

Le daïmio Sakaï vint à Yokohama renouer ses anciennes relations avec les ministres. Par ses soins, une revue des troupes japonaises du district eut lieu devant les représentants et les commandants en chef étrangers. Après avoir assisté aux manœuvres de ligne exécutées par deux bataillons d’infanterie organisés et équipés à l’européenne, nous eûmes le curieux spectacle d’un corps de

  1. D’après les dernières nouvelles du Japon (juillet 1865), le taïcoun en personne venait de quitter Yedo pour aller se mettre à la tête de son armée. On l’avait vu passer sur la grand’route du Tokaïdo, à Kanagawa, avec un cortége de plusieurs mille hommes.