sans manches (le djinn-baori) que la plupart portaient par-dessus la cuirasse. Plusieurs avaient, attaché sur le dos, et flottant au-dessus de leur tête, un étendard déployant au vent leurs armoiries dessinées en couleurs éclatantes. Un gros tambour gisait à terre ; quelques trompettes tenaient à la main une conque marine munie d’une armature en cuivre. Toute cette foule bigarrée était au repos, dispersée sur le gazon. Semblable à un clan sous les ordres de son chef, un groupe de guerriers accroupis faisait cercle autour d’un seigneur reconnaissable à la richesse de son armure, et gravement assis sur un pliant. Un autre chef, incommodé par la chaleur, avait ôté son casque, qu’un jeune page portait respectueusement derrière lui, à la mode de nos anciens chevaliers. — Ce premier coup d’œil nous promettait donc un spectacle plein d’intérêt et de nouveauté.
À un signal des autorités japonaises répondit bientôt un sourd mugissement. C’était le bruit des conques appelant les guerriers à leur rang. Par deux issues opposées entrèrent dans la cour deux cavaliers qui marchèrent à la rencontre l’un de l’autre et échangèrent quelques paroles ; nous eûmes plus tard l’explication de ce premier incident.
Dans les anciennes guerres féodales du Japon, lorsque deux partis se rencontraient en campagne,