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Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/283

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ils envoyaient en avant deux parlementaires, dont chacun énonçait les noms et qualités de son chef ; les deux chefs étaient-ils ennemis, il fallait encore savoir si, par une égalité suffisante dans leur rang de noblesse, le combat était permis entre eux sans qu’il y eût dérogation ; alors seulement les deux partis se disposaient à en venir aux mains : telle était du moins la règle générale, que l’on devait probablement oublier quelquefois, au milieu des circonstances imprévues de la guerre.

Les deux cavaliers étant revenus sur leurs pas, la tête d’une colonne parut à l’entrée de la cour. Un officier, flanqué de deux porte-étendards, s’avança de quelques pas, puis exécuta avec le haut du corps et le bras quelques mouvements que suivaient parallèlement les deux drapeaux. — On eût dit un prévôt d’armes adressant les saints d’usage à l’adversaire avec lequel il va se mesurer ; c’était en effet le salut fait à l’ennemi avant le combat. — L’officier plaça les deux porte-étendards à quelques pas de lui, l’un à droite, l’autre à gauche, et aussitôt débouchèrent deux escouades de lanciers, marchant à la file, au pas gymnastique ; en tête de chacune un officier, montrant le chemin, agitait, pour donner ses ordres, un petit bâton terminé par une houppe en papier. Défilant le long des porte-étendards qui leur servaient de jalon, les deux escouades vinrent se ranger un peu