Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/33

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l’intelligence des faits contemporains. Malheureusement, malgré les efforts faits jusqu’ici dans ce but, les points importants de cette constitution restent entourés d’une grande obscurité, maintenue par les Japonais d’aujourd’hui avec un soin jaloux. Nous allons, toutefois, donner un rapide aperçu de ce qu’elle a de plus saillant et de plus caractéristique.

À l’époque où les Siogouns essayaient vainement de réduire à l’obéissance une féodalité insoumise, un petit nombre de princes feudataires se partageait la possession du pays. D’immenses richesses, de populeux territoires favorisaient leurs projets d’indépendance et d’agrandissement ; tel était le secret de cette existence contre laquelle, dès l’origine, avaient lutté sans succès les Mikados. Nous avons vu comment Taïko avait su détourner leur ardeur guerroyante. À sa mort, le régent Yyéas, après avoir usurpé le trône de son bienfaiteur au détriment du fils que ce dernier lui avait confié, eut à reprendre la lutte avec ces infatigables ennemis. Cette guerre, qui dura treize années, amena le parti de la noblesse à rechercher une paix définitive. L’avantage restait au Siogoun, qui, craignant de compromettre sa nouvelle puissance en poussant à bout ses adversaires, consentit à traiter. Quelques-uns des grands fiefs avaient disparu ; les autres étaient plus ou moins réduits ; les terres libres furent dis-