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tribuées entre une nouvelle noblesse, en partie choisie parmi les parents de l’usurpateur, et une foule d’officiers ; ce furent les petits Daïmios et les Hattamottos[1].

Les anciens détenteurs de fiefs, amenés à composition, durent signer des conventions qui reconnaissaient le nouvel état de choses et réglaient désormais la mesure de leurs rapports avec l’autorité impériale. C’est ainsi qu’Yyéas, appliquant la prudente maxime « diviser pour régner » créa cette noblesse des Gofoudaï naturellement dévouée au gouvernement qui lui donnait son existence, et qui dut tenir constamment en échec l’ancienne féodalité.

On rend aujourd’hui à Yyéas, sous le nom de Gongensama, les honneurs divins, et, sous ce même nom, les Japonais paraissent désigner l’ensemble des lois qui règlent chez eux l’ordre politique et social. Il est impossible de dire si ces lois ont jamais été réunies dans un code, ou bien si, convenues secrètement entre les partis, elles restent enfouies au fond des châteaux de la noblesse et dans les ar-

  1. Les princes de l’ancienne noblesse portent le titre de Daïmios Koksis ceux de la noblesse créée par Yyéas ou ses successeurs sont Daïmios Gofoudaï, au nombre de cent trente-cinq environ, tandis que l’on ne connaît que dix-huit princes Koksis. Il faut citer encore quatre-vingt-dix familles environ de Daïmios tosammas, petits princes, jouissant d’une certaine indépendance. Le nombre des Hattamottos est évalué à quatre-vingt mille.