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chives du gouvernement. Tout ce que l’on peut affirmer, c’est que l’expulsion irrévocable des étrangers du sol du Japon est un article fondamental de ces lois ; tout ce que l’on peut dire de cette société ainsi réorganisée, c’est ce qu’il a été possible d’entrevoir de ses rouages depuis les récents événements qui ont ouvert une seconde fois le pays.

L’organisation actuelle du Japon fut donc l’œuvre d’Yyéas et de ses successeurs. À partir de cette époque, le gouvernement central, établi à Yedo, se réserva la possession directe du pays qui entoure cette capitale et de quelques-unes des villes maritimes du littoral : Osaka, Nagasaki, Simoda, Hakodadé. La province de Yedo, bordée par la mer et la chaîne des plus hautes montagnes de l’île Nipon, opposa ses frontières bien gardées à toute future tentative d’agression de la féodalité. Un proverbe japonais dit « que celui qui garde les défilés du Quanto, peut résister à toutes les armées arrivant du dehors. »

Le Mikado continua à vivre dans la ville sainte de Kioto. De plus en plus isolé des choses terrestres, élevé au rang des demi-dieux, chef de la religion nationale des Kamis, mais réduit, en fait d’attributions temporelles, à la nomination des hautes dignités religieuses, il cessa désormais de porter ombrage. Il garda, il est vrai, le droit d’investiture des fiefs que ses ancêtres avaient distribués, mais