Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/48

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la constitution du pays, ne pouvait se résoudre sans sa sanction. Les grands princes, ennemis naturels du Taïcoun et de sa politique, se rallièrent autour du trône de Miako pour faire entendre leurs doléances et donner à l’opinion de leur parti l’autorité de la parole souveraine. Il aurait été convenu qu’un appel allait être fait à l’opinion de toutes les classes éclairées du pays, lorsque, le 29 juillet 1859, le traité fut subitement signé et remis aux Américains à Kanagawa par deux gouverneurs des affaires étrangères plénipotentiaires du gouvernement de Yedo. Celui-ci avait à peine eu le temps d’en étudier ou discuter les clauses ; la marche rapide des événements qui se passaient en Chine et la pression du diplomate américain l’avaient sans doute conduit à cette résolution précipitée.

Par ce traité, le gouvernement japonais déclarait le commerce libre entre les Américains et les habitants de l’empire, semblant renoncer ainsi à son ancien monopole. Les ports de Kanagawa, dans la baie de Yedo, de Nagasaki et d’Hakodadé étaient ouverts dès l’année suivante, et les négociants pouvaient s’y établir à demeure. Le port de Néegata et celui de Hiogo, dans la mer intérieure, le seraient au 1er janvier 1863. Les villes de Yedo et d’Osaka (le grand centre commercial du Japon, situé près de Hiogo), pourraient, dès 1862 et 1863, servir de résidence aux étrangers appelés dans ces deux villes