Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vernement de Yedo du prochain retour de l’ambassade, et des importantes concessions qu’elle avait obtenues, on espéra voir se réaliser les promesses données en échange : le retour de la sécurité, le développement des transactions commerciales. Un nouvel attentat vint bientôt prouver l’inanité de ces concessions, et ajouter un nom de plus à la liste, déjà si longue, des victimes du fanatisme japonais.

Nous avons dit plus haut qu’à deux milles au nord de Yokohama, le village de Kanagawa était traversé par la route du Tokaïdo. Sur cette route passaient presque journellement les cortéges des Daïmios appelés à Yedo ou rentrant dans leurs provinces. Lorsqu’un prince voyage au Japon, il est précédé et suivi d’une escorte en rapport avec son rang, et s’élevant parfois à quelques mille hommes. Partout, sur son passage, les habitations se ferment, le peuple se cache ou se prosterne sur le bord de la route en signe de respect. Des coureurs précèdent le cortége en invitant le peuple à se mettre à genoux, et malheur à celui qui tenterait de désobéir, les serviteurs du prince étant jaloux de conserver les honneurs et le respect dus à leur maître.

Les habitants de Yokohama, où domine l’élément anglais, avaient parmi eux de nombreux amateurs de sport, et poussaient souvent leurs promenades sur cette route, longeant les bords de la baie et