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Des fabriques de fusils et de canons furent créées. Des bataillons de fantassins armés de fusils à percussion furent dressés aux manœuvres d’infanterie. Les autorités étrangères purent assister, plusieurs fois, à Yedo, aux exercices qu’ils pratiquaient fréquemment avec un ensemble et une précision incontestables.

Leurs efforts s’étaient également tournés vers la création d’une marine militaire. La forme élémentaire des jonques japonaises, conservée depuis des siècles conformément aux édits de la nation, ne se prêtait nullement à un service de ce genre. Ils construisirent quelques navires à voiles sur des modèles européens ; et, leur industrie ne leur permettant pas encore d’aborder la fabrication délicate des machines, ils s’adressèrent au commerce étranger pour l’acquisition de vapeurs. Enfin des fortifications s’élevèrent en plusieurs points des côtes, et les anciennes furent remises en état.

Les grands Daïmios suivirent cet exemple ; ils construisirent des forts, achetèrent ou fabriquèrent des armes, des canons, exercèrent des troupes à la tactique européenne et firent, dans la proportion de leurs ressources, l’acquisition de bâtiments à voiles et à vapeur. À la fin de 1862, tant chez eux que dans les ports du Taïcoun, on comptait vingt-cinq à trente navires de provenance étrangère : un petit nombre, il est vrai, pouvait porter des